Les oiseaux des marais, de Lisa Sandlin

J’ai retrouvé avec grand plaisir Tom Phelan et Delpha Wade dans une nouvelle aventure, qui commence juste après la fin du tome précédent, Les samaritains du bayou. Delpha a tué un assassin d’enfants en légitime défense, mais Tom s’inquiète pour elle et engage un avocat au cas où lorsque la police prend sa déposition, mais il n’y a rien à lui reprocher.

Un étrange vieil homme qui dit s’appeler Xavier Bell leur demande de retrouver son frère Rodney avec qui il est en froid depuis des années, mais il ne peut fournir de renseignements précis. Voici nos deux héros plongés dans une longue enquête qui leur réserve de nombreuses surprises. Une autre cliente soupçonne son mari de s’adonner à des activités illégales vu les fortunes qu’il rapporte à la maison, elle demande à Tom de le ramener sur le droit chemin avant qu’il ne soit trop tard.

Si la principale enquête du roman se dénoue dans le sang, on n’est pas du tout dans un polar trépident, mais plutôt dans un roman d’ambiance. Tom et Delpha prennent leur temps, visitent les marais et observent la nature qui entoure leur petite ville. Il se dégage une grande poésie de ce texte où l’humour n’est pas absent. La relation entre Tom et sa secrétaire est au centre du livre. Tom est très protecteur envers elle, il est tout à fait conscient des injustices générées par le système judiciaire américain et du fait que Delpha est nettement plus victime que coupable puisqu’elle a tué son violeur, mais elle est pauvre et n’a pas pu bénéficier d’un avocat lors de son premier procès en 1959. Les audiences du Watergate rythment les soirées des voisins de Delpha et c’est une occasion de plus de souligner la justice à deux vitesses qui règne dans le pays.

Tom et Delpha sont très touchants, ils sont amoureux, mais n’osent se l’avouer, pourtant ils ont sans cesse des gestes tendres l’un envers l’autre. Le roman nous plonge au début des années 1970, le monde change, Tom le perçoit, notamment lorsqu’il planque pour surveiller les trafiquants de cannabis, mais il reste attaché aux valeurs traditionnelles. Il n’a pas vécu la guerre du Vietnam comme un traumatisme, ce qui est un point de vue original dans la littérature américaine, il a la nostalgie de l’armée, sans être pour autant un patriote virulent comme on les voit aujourd’hui. C’est un homme équilibré qui cherche à faire le bien.

Delpha est profondément marquée par son emprisonnement et elle goûte à fond la plus petite parcelle de liberté dans les petites choses de la vie. C’est un personnage vraiment très réussi et travaillé, tout comme son patron d’ailleurs.

Leurs enquêtes sont plutôt classiques et sans suspense haletant, il s’agit plus d’un roman d’ambiance plein de charme qui nous fait voyager entre le Texas et la Louisiane à l’époque de Nixon, qui suscite de nombreuses réflexions parmi les voisins de Delpha sur les dysfonctionnements de leur pays. J’ai beaucoup aimé ce livre auquel je donne volontiers cinq étoiles. Merci à Netgalley et aux Editions Belfond pour ce coup de coeur.

#LisaSandlin #NetGalleyFrance !

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