Un dîner chez Min, de Xiaolong Qiu

J’ai lu ce roman pour valider un challenge, un peu en urgence. Je ne connaissais pas cette série, c’est la première fois que je lis un polar chinois et je ne suis pas très convaincue. En tout cas ce n’est pas un polar comme j’en ai l’habitude, visiblement la guerre entre la Chine et les USA s’étend aussi à ce genre littéraire, car ce livre est l’opposé de ses homologues américains, il n’y a ni suspense, ni véritable enquête et une seule scène d’action, l’essentiel est donc ailleurs.

L’inspecteur Chen est en congé de convalescence avant de prendre son nouveau poste de directeur du bureau de la réforme judiciaire, en fait ce n’est pas une promotion mais une mise au placard car sa sagacité déplaît au pouvoir communiste. Il s’ennuie et décide d’écrire un petit roman sur le juge TI, car il a remarqué des anachronismes dans un de ses romans les plus connus. Il regrette que ce soit un Occidental qui ait donné vie à l’un des héros chinois les plus célèbres. Son ami et ancien collègue, Vieux Chasseur, lui demande de l’aide pour sauver la belle Min, une riche courtisane accusée d’avoir tué sa cuisinière, Sina un homme qui tient à garder l’anonymat, est prêt à leur payer une fortune pour qu’ils fassent libérer la jeune femme détenue par le pouvoir. Chen ne peut enquêter librement car les autorités le surveille par l’entremise de sa secrétaire, entre autres. Toutefois Jin s’avèrera d’un précieux secours pour aider son patron qu’elle admire grandement. L’affaire actuelle et celle du roman de Van Gulik présentent d’étranges similitudes et Chen mettra à profit ses balades dans la ville de Shanghai, ses visites à diverses maisons de thés et restaurants pour mener une enquête discrète.

L’intrigue policière présente bien peu d’intérêt en fait. Il se dégage une impression très oppressante et angoissante de ce roman qui nous parle de la Chine d’aujourd’hui où la surveillance des citoyens est pire que ce qu’avait imaginé Orwell et Chen devra déployer des trésors d’ingéniosité pour mener ses investigations à bien. Le PC contrôle tout et surtout son image, il n’y a pas de place pour la vérité, la vie humaine est bien peu de chose.

Le plus grand intérêt de ce roman est de nous parler de la vie dans la Chine d’aujourd’hui, avec toutes ses limites. On découvre aussi la ville de Shanghai et sa gastronomie. Les réflexions sur le juge Ti sont aussi très intéressantes. L’auteur souligne que la télévision s’est emparé du sujet et se préoccupe peu du contexte historique. Parler d’un sujet ancien permet de détourner la censure et Chen a bien l’intention d’utiliser ce biais pour raconter la véritable histoire de Min, personnage peu sympathique.

Une lecture assez mitigée our cette découverte de ce grand auteur chinois. Il est aussi difficile de s’y retrouver dans cette multitude de personnages au noms exotiques.

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