Persuasion, de Jane Austen

Il y a plusieurs années que je n’ai plus lu de classique, même s’il fut un temps où je ne lisais que cela. J’ai choisi celui-ci dans le cadre du challenge solidaire organisé par Gwen21 sur Babélio. Je n’avais encore rien lu de cette célèbre auteure anglaise et je voulais la découvrir. Une découverte qui me laisse assez mitigée, j’avoue. Non que le livre soit mauvais mais je préfère la littérature contemporaine ou du moins postérieure au dix-neuvième siècle.

Ce livre nous raconte l’histoire d’Anna Eliott et de ses soeurs Elisabeth et Marie. Elles vivent au début du dix-neuvième siècle dans la campagne anglaise, leur père Sir Walter est un baronnet très imbu de sa beauté et de son rang. La mère est décédée depuis quelques années et sa meilleure amie Lady Russel fait quasiment partie de la famille. Anna ressemble à sa mère et Lady Russel l’aime comme sa propre fille alors que les relations avec les deux autres soeurs sont plus froides. Elisabeth est la fille ainée qui suit fidèlement les traces de son père, elle est belle et très fière d’appartenir à la noblesse. Marie a épousé un petit noble de rang inférieur au sien mais elle tient aussi à son rang. Elle est frivole, égoïste et très jalouse de ses soeurs.

Anna a bon coeur, elle aime les gens et est prête à les aider, elle n’est pas à cheval sur la hiérarchie sociale. Huit ans auparavant, elle voulait épouser Frédéric un jeune marin à l’avenir prometteur, mais comme il n’est pas noble, sa famille s’y est opposée et particulièrement Lady Russel. Anna a cédé aux pressions et depuis elle est malheureuse. Elisabeth la traite avec mépris et le père l’ignore complètement. Sir Walter s’est brouillé avec son neveu qui héritera du domaine et du titre quand celui-ci s’est marié avec une femme riche mais pas noble. Il mène grand train avec Elisabeth tandis qu’Anna reste à la campagne, à tel point qu’il faut envisager de louer le domaine à un amiral et partir s’installer dans une petite ville dans laquelle on peut paraître à bon marché. Sir Walter ne veut pas prendre Anna avec eux tout de suite et celle-ci va passer deux mois mois chez sa soeur Marie.

Le nouveau locataire est le frère de Frédéric. Sa famille se lie avec Marie et Charles (son mari). Il y a de nouvelles intrigues pour marier les deux jeunes soeurs de Charles. Frédéric semble en vouloir beaucoup à Anna et s’intéresser à Louisa. Après maintes péripéties pas forcément passionnantes, Anna et Frédéric retomberont amoureux et se marieront.

Anna ne fait que tourner autour du pot, elle hésite dans ses sentiments, Frédéric fait de même et il faut deux cent cinquante pages pour arriver à la conclusion logique qu’on voit venir de loin, j’ai trouvé ces longueurs vraiment peu intéressantes, même si cela tient à l’époque. Les discours sans fin sur la noblesse, ses avantages et ses préjugés sont aussi largement dépassés et enlèvent de l’intérêt au livre, mais il faut y voir un document historique sur la mentalité du temps. Ce qui m’a toutefois étonnée c’est le peu de place accordée aux femmes et leur éviction de l’héritage. C’est un cousin qui héritera du domaine et du titre, les filles n’auront rien, ce qui explique sans doute la volonté du père de marier Elisabeth ou Anna à ce cousin. Les trois filles acceptent cet état de fait sans révolte ni prétention aucune, on n’est pas dans un roman féministe avant l’heure.

J’ai aussi Orgueil et préjugés qui traîne dans ma bibliothèque depuis l’été dernier où on me l’a offert, mais je ne pense pas le lire avant un moment. Persuasion n’est pas très passionnant, mais il faut le prendre comme un documentaire sur ce qu’était la vie de la petite noblesse anglaise il y a deux siècles.

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