Le fil du temps, de Bernard Thomasson

Une nouvelle lecture très décevante, donc une autre critique pas très positive à faire, ce que je n’aime pas du tout, ne serait-ce que par respect du travail de l’auteur. Mais donner un avis sincère fait aussi partie des partenariats proposés par Netgalley et que j’apprécie beaucoup, même quand un livre n’est pas à la hauteur de mes espérances. Deux lectures frustrantes à la suite c’est un manque de chance.

Il s’agit ici d’un recueil de treize nouvelles qui parle du temps et de notre rapport à cette donnée. Il s’agit du temps qui passe, mais aussi une fois du temps qu’il fait. L’auteur soulignant qu’on utilise le même mot en français pour les deux notions, ce qui n’est pas le cas dans d’autres langues. Il étudie les différents rapports au temps, toujours variables selon les nouvelles. Le livre commence par une longue nouvelle policière. Ma préférée est celle où Sacha le chat écoute son maître lui expliquer comment on gagne du temps en disposant l’appartement autrement, le minou trouvant tout cela complètement absurde, ce qui ne l’empêche pas de dormir les deux tiers de la journée.

Venons-en à ce qui constitue, pour moi, le coeur du problème : la forme. Je ne sais pas si le cela vient d’un gros souci informatique lors de la mise en page, dans ce cas l’auteur n’y est pour rien, même si le problème aurait dû être détecté à la relecture. Le texte est plein de coquilles, certaines nouvelles commencent à la suite d’une autre sans titre et sans même un saut de paragraphe. Ainsi à la fin de la nouvelle policière, on lit la lettre d’adieu de la meurtrière qui s’est suicidée avant d’être démasquée et à la ligne suivante, sans aucune séparation, une petite fille s’inquiète parce que sa maman n’est toujours pas rentrée d’une manifestation des gilets jaunes. Il m’a fallu un moment pour comprendre pourquoi cette femme plus très jeune attendait tout à coup sa maman pour le souper, alors qu’elle venait de se suicider ! J’ignore s’il s’agit d’une grosse erreur de mise en page, ou d’un essai de littérature alternative. De même dans toutes les nouvelles il y a au moins une phrase qui ressemble à un puzzle mal assemblé, le plus souvent sans verbe et qui ne fait pas sens grammaticalement parlant. On comprend le sens en reconstruisant la phrase avec les mêmes mots. Il ne s’agit pas d’une inversion poétique, mais de mots juxtaposés qui ne forment pas des phrases censées. Encore une fois, est-ce des énormes coquilles ? Je pense qu’il s’agit plutôt de jeux littéraires style nouveau roman, Oulipo ou autre intellectualisme parisien que je ne comprends pas et que je goûte encore moins. Pourquoi truffer un texte de « phrases » qui n’ont ni sens forme grammaticale ? Autre problème, il y a de très nombreux dialogues dans ces nouvelles, mais ils ne sont pas du tout rédigés dans la forme habituelle avec des tirets et sauts de lignes, mais s’intègrent dans le texte sans ponctuation adéquate, ce qui ne facilite pas la compréhension.

Pour moi ces défauts, ou ces jeux de forme, comme on voudra sont rédhibitoires et cette lecture a été une vraie corvée, heureusement qu’il n’y a que deux cents cinquante-cinq pages. Un livre que je n’ai malheureusement pas du tout aimé.

Merci à Netgalley et aux Editions Bookelis pour ce partenariat

Edit : A la suite de cette chronique, l’auteur m’a contactée et m’a proposé de m’envoyer son livre en version papier, car les problèmes soulevés viennent bien de la version ebook selon Bernard Thomasson. Je le remercie et je modifierai la chronique après avoir lu la version papier.

#LeFilDuTemps #NetGalleyFrance

Fil du temps

Challenge Polars de Sharon

2 réflexions sur “Le fil du temps, de Bernard Thomasson

  1. Ping : Bilan n° 2 du challenge polar et thriller 2019-2002 | deslivresetsharon

Laisser un commentaire