La tresse, de Laetitia Colombani

Je me méfie des livres qui ont un trop grand succès médiatique car ils se révèlent souvent être plus commerciaux que littéraires. Lorsque le Club de lecture de Babélio l’a proposé en lecture commune pour ce mois de septembre, j’ai saisi l’occasion de satisfaire ma curiosité à propos de ce roman. J’avais un préjugé plutôt négatif à son sujet, mais comme j’essaie de diversifier mes lectures et de sortir un peu de mes chers polars, j’ai lu ce livre assez court. Contre toute attente, ce fut une bonne surprise, certes pas un chef d’oeuvre qui marquera la littérature, ni même un coup de coeur mais un très bon moment de lecture tout de même.

Nous suivons les destins parallèles de trois femmes liées entre elles sans le savoir, sur trois continents différents. Les chapitres alternent les histoires de Smita, une Indienne intouchable, de Giulia, une jeune Sicilienne et de Sarah, une avocate canadienne très « wonder woman ».

Smita vit misérablement dans un village indien. Son métier consiste à vider les toilettes sèches des autres villageois comme sa mère et sa grand mère avant elle, son mari est chasseur de rats. C’est la seule viande qu’ils ont le droit de manger en tant qu’intouchables. Lui se résigne sans problème à leur sort et pense que leur seul espoir réside dans leur prochaine vie. Smita refuse que leur fille connaisse cette vie indigne, elle tient à l’inscrire à l’école.  Contre toute attente le maître a accepté Lalita dans sa classe, mais ce sera pour mieux l’humilier. Samita s’enfuira du village en pleine nuit et prend tous les risques pour l’avenir de sa fille.

Giulia travaille dans l’atelier familial à Palerme où l’on fabrique des perruques avec de vrais cheveux depuis trois générations. Elle est très attachée à sa famille, surtout à son père. Puis le drame survient : Ce dernier a un grave accident de Vespa et tombe dans le coma, peu après Giulia apprend que que l’atelier est sur le point de faire faillite. Elle veut se battre pour sa survie, mais sa mère et ses soeurs s’y opposent et lui conseillent de se mettre les pieds au chaud en épousant un riche coiffeur amoureux d’elle. Elle est sur le point de céder, mais Kamal son ami sikh lui propose d’importer des cheveux indiens pour sauver l’atelier, puisqu’il n’y a plus assez de cheveux italiens.

Sarah est avocate à Montréal, elle travaille dans un cabinet prestigieux et ne vit que pour son travail, elle est sur le point d’obtenir une très grosse promotion. Elle a sacrifié ses deux mariages à sa carrière et accorde très peu de temps à ses trois enfants, seule compte sa réussite professionnelle. Elle apprend qu’elle souffre d’un cancer du sein, elle pense d’abord pouvoir gérer la maladie comme ses dossiers, avec brio et efficacité, mais la réalité la rattrape. Elle se fait exclure du cabinet peu à peu et sombre dans la dépression. Elle perd ses cheveux à cause de la chimio puis retrouve l’espoir avec une magnifique perruque de cheveux indiens fabriquée dans un atelier sicilien.

C’est un roman plein d’émotion et d’espérance. Ces trois femmes luttent pour leur dignité et leur liberté. Elles arrivent à sortir de leur prison, dorée ou non et refusent un destin tout tracé et dicté par la société ou leur entourage. Ce livre m’a intéressée et touchée alors qu’au départ je n’attendais pas grand chose de ce best seller, mais en fait il mérite son succès.

Tresse

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