A l’ombre d’une fleur de lys, de Mircea Eliade

s’agit d’un recueil de cinq nouvelles. J’aime beaucoup ce genre littéraire, mais là j’avoue avoir eu beaucoup de difficultés à accrocher avec ce petit livre.

La fille du capitaine: Un capitaine exerce son fils à la boxe avec un autre enfant. Les deux gamins ont environ une dizaine d’années. Chaque soir le partenaire du fils du capitaine se laisse frapper sans réagir ou presque, ce qui énerve le père. Il lui donne de l’argent. Un soir il semble avoir deviné on ne sait comment un secret de famille. La fille du capitaine tente en vain de le séduire par ses bavardages.

Le devin des pierres: Un diplomate est en vacances au bord de la mer avant de partir en mission en Suède. Il rencontre un vieil homme qui lui dit savoir lire l’avenir dans les pierres et le sable. Il annonce au diplomate qu’un couple qui se promène là sera bientôt séparé par la guerre. Il lui dit de se méfier de deux jeunes femmes sur un trottoir verglacé. Durant la nuit suivante le diplomate veut absolument retrouver le vieil homme et parcourt la ville dans ce but. La nouvelle se termine par un dialogue de sourd entre le diplomate et ses amis.

Les fossés: Un village roumain à la fin de la guerre. Les Allemands reculent face aux Russes, et ordonnent aux villageois de creuser des tranchées antichar. Les habitants sont insensibles à cette affaire, leur seul souci est de trouver un trésor dont l’Ancien du village rêve depuis plus de quatre vingt ans. Ils creusent la nuit, ils trouvent un trésor, mais ce n’est pas celui qu’ils cherchaient.

Une photo vieille de quatorze ans: Un homme va au temple pour revoir le Dr Martin et le remercier du miracle qu’il a fait pour sa femme en la guérissant de son asthme et en la faisant rajeunir. Les autorités du temple lui disent que Martin n’est qu’un escroc et qu’il a été condamné. L’homme le retrouve dans un bar et il s’ensuit tout un débat sur Dieu et les miracles.

A l’ombre d’une fleur de lys: Un émigré roumain rend visite à un ancien camarade de lycée qu’il n’a plus revu depuis quarante huit ans, il veut l’interroger sur un de ses amis avec qui il discutaient en 1939 devant une librairie. L’homme a entendu la formule « à l’ombre d’une fleur de lys au paradis » et veut en savoir plus sur cette expression et la personne qui l’a prononcée. Deux autres émigrés roumains puis deux Français parlant parfaitement le roumain viennent se joindre au groupe. Ils veulent aussi comprendre ce que veut dire cette phrase, ils en concluent qu’il s’agit d’un mystère en lien avec des camions qui disparaissent dans une dimension inconnue sur une route de montagne.

Il est très difficile de résumer ces nouvelles qui sont toutes des fragments d’histoires inachevées plutôt absurdes. Elles sont construites autour de dialogue de sourds entre des personnages qui ne se comprennent pas ou voient des réalités très différentes sous les mêmes mots. On a l’impression que les personnages sont enfermés dans des bulles étanches, ils se  parlent, mais il s’agit plus de monologue à plusieurs que de dialogue. Je pense qu’Eliade veut ainsi marquer l’Exil qui est d’abord intérieur, c’est comme si les personnages étaient étrangers à eux-mêmes. La quatrième de couverture nous dit que ces personnages cherchent leur salut par le Merveilleux, il est présent en filigrane de ce recueil, mais j’ai trouvé que l’accent est davantage mis sur l’absurde et l’exil intérieur de personnages pris dans leur histoires, croyances ou illusions.

J’ai eu de la peine à accrocher à ces textes et j’étais contente que le recueil ne soit pas plus long.

A l'ombre d'une fleur de lys

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