Le spleen du pop corn qui voulait exploser de joie, de Raphaëlle Giordano

Joy a été une enfant pleine de gaîté, qui portait bien son prénom et que son père surnommait son petit Pop corn. Mais bien de l’eau a coulé sous les ponts et à trente-quatre ans, elle travaille dans une agence d’évènementiel parisienne depuis dix ans. L’ambiance y est déplorable, les employés se livrant une compétition féroce. On en demande toujours plus à Joy, qui n’ose jamais dire non et se trouve au bord du burn out. Elle utilise de nombreuses applications de gestion du stress qui ne servent qu’à la stresser encore plus. Elle a une relation très insatisfaisante avec son patron dont elle est la maîtresse quand il a le temps, mais c’est un homme foncièrement égoïste et Joy ne sert qu’à assouvir ses besoins physiques alors qu’elle aimerait vivre un véritable amour. Sa situation empire encore quand on lui demande d’organiser une fête inoubliable pour le dixième anniversaire de l’agence. Elle se rend à un salon et rencontre Benjamin qui gère une petite entreprise centrée sur la création de mots en 3D. Sa petite boite est l’exact contraire de l’agence, elle a été fondée par des amis et l’ambiance y est familiale. Joy est séduite par le projet présenté par Benjamin, mais des frictions apparaissent vite lors de la préparation de la fête. Joy est hyper stressée et absolument odieuse, mais Benjamin saisit vite sa détresse et décide de l’aider. La fête sera vraiment inoubliable.

J’avais entendu dire le plus grand bien de cette auteure et je n’ai vraiment pas été déçue de ce roman découvert en version audio. Il est lu par Jessica Monceau de manière parfaite, elle nous entraîne à la suite des différents personnages et sait nous transmettre leurs émotions. C’est un feel good et on sait que l’histoire finira bien, j’ai aimé sa légèreté et son humour. Même la romance qu’on voit venir à des kilomètres ne m’a pas dérangée. Joy n’est pas un personnage très sympathique, pour ne pas dire franchement odieux, mais Benjamin sait voir la détresse derrière son agressivité, il est plein d’humanité et essaie d’aider les autres. Grâce aux petits Max, Joy apprendra à voir la vie autrement et à retrouver sa joie perdue. Les employés de l’agence sont stéréotypés, mais à travers cette caricature, chacun y verra l’un des aspects pénible de sa propre entreprise et un regard amusé sur le monde professionnel.

Derrière l’aspect léger, gai et plein d’humour de cette histoire, l’auteure traite des thèmes essentiels et actuels en décrivant cet univers de travail complètement toxique qui a détruit la joie de vivre de Joy. Elle est obsédée par la nécessité d’être toujours plus performante, car au fond d’elle-même elle a peur du rejet et veut être telle que les autres le désirent pour être acceptée. Cette problématique touche de nombreuses personnes, pour ne pas dire pratiquement tout le monde. Benjamin propose une solution pacifique pour sortir du conflit et retrouver le chemin vers soi, mais Joy choisira une voie bien plus explosive, ce qui donnera une fête eu commune. Benjamin est bien plus avancé que Joy sur son chemin de vie et il sera un guide sûr pour la jeune femme.

J’ai beaucoup aimé cet excellent roman feel good, plein d’humour et de légèreté malgré les question importantes qu’il traite. En tout cas il m’a donné envie de découvrir d’autres livres de cette auteure. Je le recommande chaleureusement ce roman pétillant et remercie Lizzie et Netgalley pour leur confiance.

#Lespleendupopcornquivoulaitexploserdejoie #NetGalleyFrance !

Jeux de mensonge, de Julie Clark

Kate est journaliste, elle avait de grands projets, mais dix ans auparavant elle a subi un viol après une interview et s’est enfoncée dans la dépression. Elle a perdu son stage au L.A Times et vit de piges tandis que son compagnon Scott est un policier qui a présenté une addiction au jeu quelques années auparavant. Depuis son agression, elle traque Meg, une arnaqueuse de haut vol qu’elle tient pour responsable car c’est elle qui lui a conseillé d’interroger son futur agresseur. Elle la suit à distance. Meg a arpenté le pays sous différentes identités et commis des escroqueries immobilières sans jamais se faire prendre. Mais elle revient en Californie sous son vrai nom et Kate est bien décidée à la faire tomber.

Meg a décidé de s’en prendre à Ron Ashton, un futur sénateur pas très regardant sur l’usage de ses fonds de campagne pour son usage personnel et sans aucun respect des femmes. Elle s’est liée avec Veronica, l’épouse de son directeur de campagne, Kate en fait de même pour se rapprocher de Meg, qui ignore tout de son histoire. Commence ainsi un jeu de séduction et de mensonges entre ces deux femmes qui ont toutes les deux une bonne raison de se venger. Malgré leur projet une amitié naît entre elles et Kate se rend compte que Meg n’est pas celle qu’elle croyait.

Ce roman choral donne la parole aux deux femmes alternativement, on découvre aussi le passé de Meg qui a de bonnes raisons d’agir ainsi. L’écriture est fluide et addictive, on est vite pris dans cette intrigue. L’intérêt du roman réside surtout dans les motivations des deux femmes. Celles de Kate évolueront. A première vue, Meg n’est qu’une escroc sans scrupule, mais au fil du roman on se rend compte que ce n’est pas le cas, elle n’agit pas pour s’enrichir mais pour faire triompher la justice, même de façon paradoxale. Surtout Kate comprendra que Meg n’est pas responsable de son agression et pourra enfin avancer.

La thématique des femmes bafouées par des hommes puissants et sans scrupule est très présente, incarnés principalement par Ron, mais les autres hommes ne valent guère mieux entre un prof qui abuse de ses élèves, un flic accro aux jeu qui vole sa compagne ou un mari qui ne veut rien laisser à son ex femme. La relation entre Kate et Meg est très intéressante, à la fois vraie amitié et jeu de dupes. La vengeance est un plat qui se mange froid et Meg excelle dans cet art.

Un thriller addictif et très réussi qui m’a fait passer un très bon moment. Merci à Mylène de L’Archipel et Netgalley pour cette découverte.

#Jeuxdemensonges #NetGalleyFrance !

Ni vu ni connu, de Jeffrey Archer

J’ai retrouvé avec plaisir William Warwick fraîchement promu brigadier dans la police londonienne, après le trafic d’oeuvres d’art, il va devoir se frotter à celui de la drogue. Avec ses nouveaux collègues, il participe à la traque, puis à l’arrestation d’un notable à la tête d’un trafic de stupéfiants. En même temps il organise son mariage avec Beth.

Toutefois, il n’en a pas fini avec Miles Faulkner, un escroc très doué qui le poursuit depuis le premier tome de la série, Qui ne tente rien. Il sera condamné par la justice mais continuera à n’en faire qu’à sa tête car il n’a aucune intention de laisser sa belle demeure et sa collection de tableaux à son ex-femme. Il a plus d’un tour dans son sac et son denier fait d’armes annonce le troisième tome de la série.

Il ne faut pas choisir ce polar pour y découvrir une enquête trépidante avec moult rebondissements, même si Faulkner réserve plusieurs mauvaises surprises à son ex, amie de William. Il s’agit de la mise en place minutieuse et longue d’un piège pour démasquer et confondre des barons de la drogue dont le principal se cache sous l’identité d’un respectable marchand de thé. J’ai beaucoup aimé l’ambiance très anglaise avec l’humour qui en découle. L’auteur connaît bien le monde policier et judiciaire, aussi son polar est-il tout à fait crédible. J’ai trouvé très intéressant de suivre l’enquête de longue haleine de la brigade des stups et la mise en place de la souricière. De leur côté, les délinquants sont loin d’être démunis et bénéficient aussi d’un avocat particulièrement retors.

J’apprécie beaucoup cette série à l’esprit si anglais. Warwick est plus crédible que certain héros de polars américains de type superman, c’est un héros du quotidien très sympathique. Un grand merci à Netgalley et aux Editions Les Escales pour cette agréable découverte.

#Nivuniconnu #NetGalleyFrance !

L’été où je suis devenue jolie T1, de Jenny Han

J’ai découvert cette série, du moins ce premier tome, dans le cadre du challenge Netgalley 2023, mais comme je l’ai adoré, je ne manquerai pas de lire ou d’écouter les deux autres romans de cette belle trilogie. Je ne la connaissais pas, ni la série qui en a été tirée, et j’ai immédiatement été embarquée sur cette plage américaine. J’ai aussi beaucoup aimé la lecture qu’en fait Karina Blada, elle excelle à nous transmettre les doutes et les émotions de Belly, la jeune héroïne et narratrice. Elle est parfaite avec sa voix de jeune fille. L’écriture de jenny Han est très fluide et addictive. Elle est simple et va droit au but, il n’y a pas de longueurs. Elle sait aussi nous faire ressentir le paysage, j’avais presque l’impression que l’odeur de la mer avait envahi mon salon.

Belly va sur ses seize ans, comme tous les étés elle passe ses vacances dans la maison de Susannah en compagnie de sa mère Laurel, de son frère Steven et des enfants de Susannah, Conrad et Jeremiah. Les deux mères sont amies depuis leur enfance et leurs familles sont très liées. Les chapitres alternent le présent et les vacances passées quand Belly avait onze puis treize ans. Les quatre adolescents sont très proches depuis toujours. La jeune fille est amoureuse de Conrad, de deux ans son ainé, mais celui-ci la considère au mieux comme sa petite soeur. Cette année, il est devenu sombre et taciturne, préférant jouer de la guitare dans sa chambre plutôt que partager avec les autres. Il n’est pas le seul à avoir changé, Belly a grandi et tout le monde le remarque, comme le dit le titre. L’été se passe en baignades, promenades sur la plage et fêtes diverses chez les voisins. Belly pense que tout sera différent cet été-là et fait tout pour qu’il soit inoubliable. Susannah qui la considère comme sa fille de coeur l’encourage, mais elle a un lourd secret qui pourrait bien gâcher la fin des vacances.

C’est un roman magique qui m’a complètement embarquée, j’avais de nouveau seize ans. L’auteure sait nous faire voyager dans le temps. Pourtant mon adolescence n’a absolument pas ressemblé à celle de Belly et je n’ai jamais connu d’amour de vacances au bord de l’océan, mais ce livre m’a fait renouer avec mes rêves -naïfs- de l’époque, je ne pensais pas m’en souvenir si bien, je les croyais totalement dissous dans la réalité, mais non, ce livre m’a transportée des décennies en arrière, je me voyais sur une plage, écoutant les Beach Boys. Cette puissance d’évocation est pour moi le point fort de ce roman. Il est destinés aux adolescents, mais plaira à tous les nostalgiques. Belly vit ce que je considérais, à son âge, comme des vacances idéales dans un environnement de rêve, très loin de ma réalité.

On y trouve les thèmes habituels, les premiers émois amoureux, l’amitié, le passage difficile de l’enfance à l’adolescence. Belly est tout à fait consciente que cet été marque la fin de quelque chose. C’est un personnage très touchant par son manque de confiance en elle, ses incertitudes et sa volonté de rendre ce moment inoubliable, car elle a compris que les choses vont changer définitivement. Cam est au contraire très mature par son attitude, il a déjà pris conscience de l’impermanence des choses. La relation entre les quatre adolescents est très forte et malgré les chamailleries, rivalités amoureuses et bouderies, leurs liens dépassent les obstacles, ils forment un vrai clan, on ne peut qu’être touchés par cette amitié fraternelle.

Un gros coup de coeur pour ce roman plein de fraîcheur et d’innocence, qui ravivera la séquence nostalgie, Un grand merci à Audiolib et Netgalley pour leur confiance.

#Létéoùjesuisdevenuejolie #NetGalleyFrance !

Sel, de Jussi Adler Olsen

Comme souvent j’ai découvert cette série grâce à Audiolib, non que je n’en ai jamais entendu parler, bien évidemment, mais ils sont restés enfouis sous mon immense pal, donc une fois de plus je commence une série par le dernier publié. J’ai vu qu’il a été fraîchement accueilli par le critique, mais l’ayant beaucoup aimé, je me réjouis d’autant plus de découvrir les premiers épisodes qui semblent encore plus palpitants.

Le suicide d’une femme le jour de ses soixante ans affecte beaucoup le chef de la police de Copenhague, car son petit garçon est mort trente-cinq ans plus tôt dans l’explosion accidentelle d’un garage et c’était une de ses premières affaires, elle a été considérée comme accidentelle, mais un doute subsiste dans l’esprit de Marcus au vu de la violence de l’explosion qui a tout détruit. Carl, le chef du département V décide d’examiner ce dossier. Plusieurs indices sont troublants et l’enquête est reprise. On a retrouvé du sel de cuisine sur plusieurs scènes d’accidents et de suicides, s’agirait-il de crimes maquillés ? De nos jours, un club de justicières se réunit deux fois par mois chez Rebecca pour combattre différentes incivilités mineures, mais des dérapages vont mettre la police sur leurs traces.

On suit ces deux enquêtes (qui vont bien sûr se rejoindre) sur fond de Covid, on est au début du deuxième confinement en décembre 2020. Les mesures compliquent les investigations qui doivent désormais se faire en grande partie par téléphone, directive que le département V n’est pas décidé à appliquer. Puis une vieille affaire ressurgit et perturbe encore plus une situation déjà embrouillée, mais annonce le dernier tome de la série.

L’enquête est assez lente et dès le milieu du livre on sait qui est l’assassin, encore faut-il avoir assez de preuves pour le confondre. Il y a des longueurs, mais ça ne m’a pas gênée, d’une part parce que je n’ai pas lu les épisodes précédents et d’autre part parce que ça va bien avec l’ambiance du confinement où tout est bloqué. et ralenti. Les personnages sont plutôt sympathiques, j’ai particulièrement apprécié Assad et ses jeux de mots, Les thèmes principaux tournent autour du fanatisme religieux et de la justice, je les ai trouvés intéressants mais pas vraiment novateurs, on les retrouve souvent dans les polars, du moins le deuxième. Il n’y a pas de happy end à l’américaine, c’est un point que j’ai apprécié.

Au vu des excellentes critiques, je vais inscrire cette série dans mes priorités, en tout cas j’ai beaucoup apprécié ce polar.Un grand merci à Netgalley et Audiolib pour cette découverte très plaisante.

#Sel #NetGalleyFrance !

Pasakukoo, de Roy Braverman

Deux écrivains vivent chacun sur une rive d’un lac, ils se connaissent depuis des années, s’apprécient, se détestent, se jalousent et boivent des verres ensemble selon les moments. Dempsey est travailleur et connu pour ses talents de séducteur, il a couché avec la moitié des femmes de la ville, dont l’épouse et la fille du shérif Ben Blansky qui lui voue une haine terrible. Aaron Ackerman est un auteur de best-seller qui aime organiser des fêtes où tous les excès sont permis. Un jour une jeune femme arrive chez Ben par erreur, elle se rendait chez Aaron pour une fiesta. Matthew son assistant la ramène à bon port, mais le lendemain son corps flotte devant le chalet de Ben. Le shérif qui a une vengeance à assouvir arrête Dempsey pour meurtre, mais l’affaire se révèle bien plus complexe qu’il ne le croyait. La noyée est une jeune écrivaine dont le livre est promis à un succès retentissant et accessoirement la fille biologique de Ben qui n’en avait aucune idée. Dans le même temps, Doug, un tueur à gages est embauché par un riche industriel pour assassiner la jeune femme, avant d’être lui-même abattu par un policier corrompu. Mais sa soeur est bien décidée à le venger, elle s’installe dans un troisième chalet sur le même lac.

Les chapitres commencent par un texte en italique dont on comprend seulement à la fin ce qu’il signifie. Ce polar nous plonge dans une certaine idée de l’Amérique, sûrement assez cliché, avec des policiers corrompus, des écrivains alcooliques et dragueurs, des industriels sans scrupules et des femmes traitées comme des marchandises. L’intrigue est assez bien ficelée, mais j’ai été fortement dérangée par les innombrables coquilles, au moins dix par pages tout au long du texte. Il manque les espaces entre les mots, quand il s’agit de deux ou trois mots ça va encore, mais parfois c’est une phrase de huit ou dix mots sans aucune séparation, comme dans les manuscrits latins ! J’ai aussi eu l’impression d’un roman utilisant tous les clichés sur l’Amérique et pas d’un livre authentique. On assiste à une série impressionnante de suicides, plus quelques meurtres , ce qui fait qu’il ne reste plus grand monde à la fin. Le livre dénonce les puissants qui peuvent tout se permettre et les manipulateurs divers qui font la pluie et le beau temps dans le paysage médiatique. Les avocats renforcent encore le cliché, mais l’écrivain saura se sortir du piège qu’on lui tend. Les personnages sont peu attachants en dehors de Kate la restauratrice et Abby la soeur du tueur, qui n’est pas une sainte non plus.

Un polar agréable, mais sans plus, vite lu et vite oublié. Merci à Negalley et Hugo poche pour cette découverte.

#Pasakukoo #NetGalleyFrance !

Nous irons mieux demain, de Tatiana de Rosnay

Je découvre la plume de l’auteure grâce à ce livre audio dont elle est aussi la lectrice. Candice est mère célibataire du petit Timothée, trois ans. Elle est séparée de Julien le papa et vit depuis quelques mois une relation avec Arthur. Elle est ingénieure du son dans un studio de livres audio et peine à faire le deuil de son père décédé quelques mois auparavant. Un matin, elle assiste à un accident où une femme est grièvement blessée sur un passage piéton juste devant elle. Elle prend de ses nouvelles et touchée par sa solitude, elle se lie avec Dominique, une femme étrange.

Celle-ci lui parle de son appartement où habitait Jeanne, la maîtresse de Zola, devenu son écrivain préféré. Candice se laisse peu à peu fasciner par cette histoire. Ensuite, Dominique perd son appartement, car elle aussi était la maîtresse de son patron, le bail était à son nom et il l’a remplacée par une jeune femme après l’accident. Candice lui propose donc d’habiter avec elle le temps qu’elle se retourne.

Candice et Dominique ont de nombreux secrets. La première est très complexée par son corps un peu rond et en proie à la boulimie, elle n’en a jamais parlé à personne, même pas à ses amants. Dominique surprendra son secret un peu par hasard et la poussera à demander de l’aide. Candice a l’âme de Mère Teresa, mais on sent bien que sa gentillesse est en lien avec ses complexes, c’est particulièrement net avec sa mère et sa soeur, elle se sent obligée de redoubler de bienveillance pour être acceptée, surtout qu’elle ne s’accepte pas elle-même. Dominique a une personnalité double, à la fois très empathique et très vampirique. Elle envahit Candice qui ne sait pas mettre de limites, jusqu’à l’explosion finale. Elle est à la fois aidée par Dominique, mais aussi sous son emprise, jusqu’à ce que ce que Timothée s’éloigne d’elle, ce qui réveillera la jeune mère face à cette amitié ambiguë.

Le thème de la double vie est présent tout au long du roman, à travers l’histoire de Zola, mais aussi du père de Candice. Un téléphone trouvé dans sa veste alors que ses filles trient ses affaires révèle qu’il avait aussi une maîtresse, comment ses filles vont-elles réagir ? Zola joue un rôle important dans ce roman. Je connais très mal autant sa vie que son oeuvre et cet aspect m’a beaucoup intéressée. Ce livre parle des situations qui nous enferment et nous empêchent d’aller plus loin. Candice mettra du temps à sortir de sa boulimie et cela ne pourra se faire qu’au prix de la rupture avec Dominique, puis Arthur.

J’ai beaucoup aimé ce roman fluide et très addictif où les secrets se révèlent peu à peu. Les personnages sont très complexes et travaillés. L’écriture est pleine de délicatesse et de légèreté. Ce livre me donne envie d’en découvrir d’autres de cette auteure. Un grand merci à Netgalley et Lizzie pour leur confiance.

#Nousironsmieuxdemain #NetGalleyFrance !

La vie ne se danse jamais seul, de Marie Jourdinaud

Thaïs est danseuse étoile, quelques jours avant le début d’un spectacle, elle se dispute avec le chorégraphe, qui est aussi son ex. L’homme a mauvais caractère et demande sa mise à pied. Elle est dans une colère noire et décide finalement de retourner en Bretagne sur son île natale pour retrouver sa soeur Susanne avec qui elle est brouillée depuis des années. Cette dernière est enseignante et élève seule sa fille Clara, treize ans. Elle n’a jamais quitté St Guirec et en veut à Thaïs de s’être éloignée d’elle à l’adolescence quand elle est partie à Paris pour entrer au conservatoire, mais surtout elle ne peut lui pardonner de ne même pas être venue à l’enterrement de leurs parents cinq ans plus tôt. La danseuse envoie un SMS juste avant son arrivée, Susanne la reçoit froidement, mais la maison familiale appartient à toutes les deux et elle ne peut s’opposer à ce séjour. Clara est passionnée de danse et s’évertuera à rapprocher les deux soeurs, mais les drames n’ont pas fini de toucher leur famille.

Une fois de plus, la collection Instants suspendus m’a permis de connaître un nouveau coup de coeur avec ce voyage en Bretagne en très bonne compagnie. J’ai beaucoup aimé l’écriture douce et très poétique de l’auteure. Dans ce roman choral, on suis Thaïs, Susanne et Clara en alternance, découvrant peu à peu l’intrigue selon leur différents points de vue, même la maison a un avis et nous le donne au début de chacune des trois parties.

J’ai beaucoup aimé l’évolution des personnages et de leurs relations. Au début, Susanne en veut beaucoup à sa soeur dont elle se sent abandonnée. Mais au fil des pages on découvre que sa mémoire n’est pas si fiable et que Thaïs s’est sentie tout aussi délaissée. Elles devront chacune mettre de l’eau dans leur vin, la situation n’était simple pour personne et elles sont toutes deux passés à côté du ressenti de l’autre. Elles sauront entamer le chemin de la réconciliation qui leur permettra de revisiter le passé pour mieux en saisir les enjeux. Les non-dits ont fini par casser leur relation. Les blessures de l’adolescence se sont enkystées et elles devront faire évoluer leur ressenti pour se rapprocher.

On s’attend à ce que le récit prenne une certaine direction, mais l’auteure nous surprend par un rebondissement qui lui donne une tout autre dimension. Tous les personnages sont très attachants. Les hommes sont plutôt irresponsables en dehors d’Henry le médecin de l’île, et dans ce domaine, Valentin, le père de Clara remporte la palme. Les femmes sont les piliers de cette famille, elles savent également nous faire partager leurs passions, qu’il s’agisse de la danse, du théâtre ou de la voile. L’ile et ses paysages sont des personnages à part entière et nous invitent au voyage.

Malgré toutes les difficultés et les drames, nos héroïnes sont résilientes et sauront trouver leur bonheur. Mais un bonheur réaliste qui se trouve dans les petites choses de la vie. Clara permettra à Thaïs de trouver sa voie pour se réconcilier complètement avec son passé. Surtout le bonheur et la guérison résident dans la relation avec les autres et avec soi-même.

Ce roman est un gros coup de coeur et je vous encourage à le découvrir à votre tour, vous ne serez pas déçus.

#Lavienesedansejamaisseul #NetGalleyFrance !

Plus jamais sans moi, de Maud Ankaoua

Constance est engluée dans une relation sans avenir avec son patron, un avocat parisien qui lui promet sans arrêt de quitter sa femme mais ne le fait jamais. Tous ses amis sont lucides sur la situation, mais pas elle qui lui trouve toujours une excuse et lui pardonne tout. Toutefois, elle postule dans un grand cabinet qu’elle rêve d’intégrer depuis des années, on lui propose une période d’essai des plus originale : aller à Compostelle. Elle ne veut pas quitter Paris et s’éloigner de Lucas, mais elle doit une semaine à son nouvel employeur et se trouve dans l’obligation de commencer le chemin. Elle prend peu d’affaires, bien décidée de rentrer le dimanche suivant. Elle fait rapidement connaissance de Louise et de Manon avec qui elle se lie d’amitié, elle ne pense et ne parle que de Lucas à ses compagnes. Il ne répond à aucun de ses messages, fâché qu’elle intègre une autre entreprise.

J’avais entendu le plus grand bien de cette auteure et j’ai profité de la découvrir grâce à son dernier roman proposé en audio par Netgalley et Lizzie. J’apprécie les romans feel good à petite dose, mais pas les ouvrages de développement personnel, surtout quand ils sont aussi mauvais et enfoncent des portes ouvertes. Je ne suis arrivée au bout de ce pensum que grâce à la lecture très agréable de Camille Lamache, qui donne un peu d’épaisseur à ces personnages avec sa voix chaleureuse.

Le point de départ n’est pas très vraisemblable, mais ça ne m’a pas dérangée, les romans feel good commencent souvent par des situations peu réalistes. Si aucune entreprise ne proposerait ce genre d’obligation, la relation de couple vécue par Constance n’a rien d’exceptionnel. Malheureusement ça devient vite le centre du roman, avec une intrigue cousue de fil blanc, qui se terminera bien sûr par un coup de foudre de Constance et de Louise. Les trois femmes ne parlent finalement que de la façon de choisir le bon partenaire et d’assurer la solidité de leur couple. Elles ne sont pas attachantes du tout, Manon a un côté naïf et peu futé qui m’a vite énervée, Louise est une donneuse de leçon et Constance une caricature de Parisienne superficielle qui découvre la nature. Les conseils donnés dans le livre sont un mix de psychologie de comptoir et des Quatre accords toltèques. Les rebondissements sont hyper attendus et sans intérêt.

J’ai eu une approche indulgente du roman jusqu’à ce que nos héroïnes rencontrent sur le chemin un certain Grégoire, à partir de là tout part en sucette. Ce Grégoire est pasteur, certains pèlerins l’appellent Mon père, en plus il se promène en soutane avec un col romain et je ne parle même pas de son discours de type païen, panthéiste et totalement New Age. L’auteure aurait pu se renseigner, on n’appelle pas les pasteurs Mon père, ils ne portent la robe (et pas la soutane !) que lors des cultes, depuis la Réforme, ils sont en civil en dehors des célébrations et le col roman est typiquement catholique, les protestants ont un rabat blanc sur leur robe, mais que lors des cultes. Quant au discours de Grégoire, il fait l’apologie d’un Dieu immanent, totalement contraire à la théologie chrétienne (de toutes confessions) qui prêche toujours un Dieu transcendant. Je donne ces détails précis qui auront sûrement échappé à de nombreux lecteurs pour argumenter le fait que ce livre est surtout un empilement de clichés New Age, avec en plus une intrigue franchement indigente.

Une très grosse déception pour moi, je n’ai vraiment pas aimé ce livre qui est plus du développement personnel bon marché qu’un feel good.

#Plusjamaissansmoi #NetGalleyFrance !

Les ailes collées, de Sophie de Baere

Anna pense faire une bonne surprise à Paul pour leur mariage, elle a invité à son insu ses vieux copains de collèges, dont Joseph, qu’il n’a plus revus depuis vingt ans, mais elle ne sait pas qu’elle ouvre la boite de Pandore. Cette rencontre le replonge dans l’été 1983, il a quatorze ans, vit dans une famille bourgeoise entre un père fuyant et une mère qui noie ses chagrins dans l’alcool. Enfant il était bègue, son père brillant dentiste et adjoint au maire en a honte, il le considère comme un échec. Paul a peu d’ami et grandit tant bien que mal avec sa petite soeur dans une famille sans amour et sans communication. Puis un jour de juillet, il rencontre Joseph sur la plage, un adolescent solaire, ouvert aux autres et doué pour le bonheur. L’amitié est immédiate et le rayonnement de Joseph rejaillit sur Paul qui devient enfin un élève populaire… jusqu’à ce soir de janvier 1984 où lors d’un anniversaire, les deux garçons qui se croient seuls échangent un baiser, mais leurs camarades les surprennent et l’enfer s’abat sur eux.

J’ai découvert ce livre en version audio grâce à Audiolib et Netgalley, il est lu par Bernard Gabay. J’ai d’abord été surprise par sa voix grave puisque la majorité du roman se passe quand Paul est adolescent, mais en fait elle s’accorde très bien à la gravité de cette sombre histoire. Il nous transmet très bien les souffrances et le désespoir du héros. Car il ne s’agit vraiment pas d’un roman léger. Paul grandit sans amour, doit prendre soin de sa petite soeur car les parents ont démissionné. Son amitié pour Joseph finit mal, Joseph s’enfuit et Paul se trouve confronté à un harcèlement scolaire d’une violence terrible.

Toute sa vie Paul s’interroge sur son identité sexuelle, est-il homosexuel ou pas ? Joseph est-il un accident d’adolescence ou son seul amour ? Dans son milieu ce genre de question ne se pose pas et entraîne le rejet. Pareil pour Joseph dont le père est un Juif orthodoxe. Cette thématique domine une grande partie du livre. Elle ne me passionne guère et j’ai eu de la peine à entrer dans cette histoire dont le début est très lent. Le harcèlement scolaire est aussi au centre de l’intrigue, les camarades des deux garçons sont totalement homophobes et le font savoir avec une très grande violence, Paul subit un véritable martyr qui durera des mois, jusqu’à l’été 1984, il se dénouera aussi dans la violence. J’ai trouvé ces scènes excessives, accentuées encore par l’aveuglement des parents. Le manque de soutien et d’écoute à l’égard de Paul m’a révoltée. on dirait que tous les adultes ont démissionné. Certes les choses n’étaient pas aussi ouvertes qu’aujourd’hui, mais quand même, 1984 ce n’est plus le moyen âge.

Je n’ai pas aimé du tout la fin, que je trouve trop facile, une manière de mettre les problèmes sous le tapis sans répondre aux questions, en plus elle ne m’a pas surprise, je m’attendais à ce tour de passe-passe. Malgré les excellentes chroniques, j’ai un avis mitigé sur ce livre. Les personnages sont aussi trop caricaturaux à mon goût, ils manquent de nuances, tout comme les situations, on est dans un monde en noir et blanc qui ne me convainc pas. Le contexte historique est trop peu exploité et les évènements trop prévisibles, l’idée de départ était excellente, mais le résultat n’est pas à la hauteur à mon avis. La rencontre magique avec ce roman n’a pas eu lieu.

#LesAilescollées #NetGalleyFrance !