Bal tragique à Windsor, de S. J. Bennett

Je m’attendais à un de ces charmants mystery cosy anglais plein d’humour et de fantaisie comme ceux de M.C. Beaton ou de Julia Chapman, mais c’est une grosse déception. Lors d’une soirée privée organisée par Charles à Windsor durant la cour de Pâques 2016, la reine rencontre une brochette d’invités russes, dont un jeune pianiste qui danse divinement bien. Elle les quitte alors que le bal bat son plein, mais le lendemain au réveil, une femme de chambre trouve le jeune Maksim mort dans sa chambre, nu et pendu avec sa ceinture de peignoir. Le premier souci de la reine est d’éviter le scandale, raison pour laquelle les chefs de la police de Londres et du MI5 sont appelés en grand secret. Humphreys y voit tout de suite un coup de Poutine et cherche un agent dormant parmi le personnel. La reine n’y croit pas une seconde et décide de mener l’enquête, ce qu’elle ne peut faire en personne, elle délègue et téléguide Rozie sa secrétaire privée adjointe pour explorer des pistes qui lui semblent plus prometteuses.

On ne retrouve ni le charme, ni l’humour anglais dans ce roman malheureusement. Le prince Philip est le seul à ne pas être hyper conventionnel. L’enquête est mal ficelée et présente bien peu d’intérêt. J’ai plutôt eu l’impression qu’elle n’est qu’un prétexte pour nous présenter l’envers du décor de la monarchie, la vie de château plus réelle que ce qu’en donne à voir les magazines people. C’est dommage d’utiliser un mauvais polar pour cette fin, peut-être qu’un documentaire qui dirait son nom aurait été plus intéressant et le lecteur aurait été moins déçu, ne s’attendant pas à un vrai mystery cosy.

La reine est présentée avec respect, on y voit bien les limites et les contraintes de son rôle, ainsi que ses joies, notamment ses chiens, ses balades à cheval et son amour de la nature. Sa vie compte plus de contraintes que de plaisir, elle n’a que très peu de libertés. Ici elle doit diriger l’enquête sans en avoir l’air, elle est très contrariée des soupçons qui pèsent sur ses proches collaborateurs, mais elle ne peut pas le dire franchement à Humphreys, elle doit manoeuvrer en toute discrétion, voire carrément le manipuler avec l’aide de Rozie. Au final elle devra même décorer le chef du MI5 qui n’y a vu que du feu, au grand dam de sa secrétaire. Les employés de la reine lui sont très attachés, ils ont des horaires de fous, gagnent bien moins que dans le privé alors qu’ils sont très qualifiés, mais c’est un grand honneur pour eux de servir la maison royale. Je pense que c’est un sentiment très britannique qui nous échappe complètement dans nos démocraties républicaines ou fédéralistes.

Comme polar, c’est plutôt raté, mais comme documentaire c’est intéressant. Je pense que le contexte est très bien rendu et la vie de la cour bien décrite. En lisant ce livre, on se demande bien pourquoi les petites filles rêvent d’être des princesses. La couverture fait penser aux mystery cosy, mais c’est trompeur.

#BaltragiqueàWindsor #NetGalleyFrance !

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3 réflexions sur “Bal tragique à Windsor, de S. J. Bennett

  1. Il me tentait bien mais c’est dommage qu’on ne retrouve pas l’humour so british que j’aime temps et que l’enquête ne soit qu’un prétexte à découvrir la réelle vie de château. Je te rejoins, en documentaire, ça aurait pu m’intéresser mais pas dans un cosy mystery si c’est au détriment de l’enquête.

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