Je profite de l’été pour essayer de me mettre à jour avec mes SPs de L’Archipel, ce qui m’a donné l’occasion de lire ce vieux roman d’espionnage réédité l’année dernière. Je l’ai demandé par curiosité, comme souvent… et je n’avais pas prévu la séquence nostalgie. Je ne vis pas du tout dans le passé et je voyage léger, les souvenirs sont encombrants. Pourtant au fil de ces deux cent pages, j’ai replongé en enfance. Mon père aimait beaucoup cette série dont il ne manquait aucune sortie. Les couvertures de l’époque étaient bien moins sobres que maintenant, on y voyait une jolie fille pas très vêtue. Cette série symbolisait pour moi les livres d’adultes (je suis née en 1963), mon père les lisait lorsque nous étions au bord du lac, nous surveillant d’un oeil, ma soeur et moi qui jouions dans l’eau avec un gros dauphin gonflable, lequel avait la fâcheuse tendance à se retourner dès que nous arrivions à l’enfourcher ! Il y avait des années que je n’avais plus pensé à ces vacances et soudain au fil des pages, je me suis revue dans l’eau, j’ai senti le parfum de la crème solaire, vu la cabane à glace. Une expérience un peu étrange et inhabituelle pour moi.
Le roman nous transporte directement dans les années 1960, deux plongeurs explorent des grottes sous marines près de Bonifacio. Nicolas ne sait pas ce que cherche son client américain, qui n’a visiblement pas besoin de leçon de plongée. Mais peu importe son argent est toujours bon à prendre et on dit que le trésor de Rommel est englouti dans les parages. Ils découvrent une nouvelle cavité qui semble s’enfoncer loin sous la falaise. Le client se fait tuer lors de cette exploration, Nicolas s’enfuit. Son client est en fait un espion américain et OSS 117 est envoyé sur place pour enquêter. On est en pleine guerre froide, les services secrets russes sont aussi sur le coup, nous voici embarqués dans une aventure vintage très bien ficelée et cohérente, avec bien sûr une belle espionne (que j’ai tout de suite démasquée !).
La technologie était encore balbutiante, les gadgets du héros se limitant à un stylo-lampe de poche, mais l’action s’enchaîne sans temps mort. Il y a quelques clichés, mais ce n’est pas gênant, ça participe à l’ambiance. Le monde était partagé en deux camps bien délimités et plutôt manichéens. On sent clairement la peur de la guerre nucléaire, qui a plombé ces années-là, notre monde n’est plus le même évidemment, mais il n’est pas plus sûr pour autant. Le roman a bien vieilli malgré tout, même si le communisme n’est plus ce qu’il a été.
On voit toutefois un gros décalage dans les mentalités en particulier dans la place accordée aux femmes. Brigitta n’est pas sur pied d’égalité avec ses collègues espions et ils n’hésitent pas à la sacrifier pour se sauver, ce que notre héros ne peut laisser faire. Elle a pour unique rôle de séduire les hommes et Hubert n’hésite pas à lui faire des propositions qui lui vaudraient sans doute le tribunal aujourd’hui, et pour bien moins que cela.
Un roman amusant et distrayant qui m’a fait passer un excellent moment, ce n’est pas de la grande littérature, mais un témoignage d’une époque révolue. Vu le succès de cette série à l’époque, je pense qu’elle a contribué à forger les mentalités et l’allergie au communisme de notre société. Un grand merci à Mylène de l’Archipel pour sa confiance renouvelée.
#0SS117PRENDLEMAQUIS #NetGalleyFrance !

Je n’en ai jamais lu ! Ah la nostalgie quand tu nous tiens !
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J’en ai lu quelques uns voici quelques années, quand le premier OSS 117 est sorti au cinéma. A l’époque, je ne connaissais pas du tout.
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Bonjour Pat. Je n’en n’ai jamais lu, et je n’ai jamais été en voir au cinéma, sauf les parodies avec Jean Dujardin…
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e crois que cette réédition a justement été faite lors de la sortie d’une de ces parodies, mais je ne les ai jamais vues. bonne semaine
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