Tout d’abord un grand merci aux Editions de l’Archipel et à Mylène en particulier pour ce nouveau partenariat.
J’ai eu grand plaisir à le lire, toutefois au bout de quatre cent cinquante pages, je n’arrive toujours pas à savoir s’il s’agit d’une biographie ou plutôt d’un roman historique bien documenté, vu la bibliographie présente en fin de livre. Je penche plutôt pour le roman que pour le document, mais un roman très riche en détails. L’auteure sait faire vivre son personnage et lui donner beaucoup de présence.
On suit Marie Antoinette de son départ de la cour de Vienne à l’âge de quatorze ans en 1769 jusqu’à sa mort en 1793. Nous voyons évoluer la jeune fille. Sa mère l’impératrice Marie Thérèse a eu seize enfants afin de tisser des alliances avec tous les pays d’Europe, Marie Antoinette est la quinzième. Elle était profondément attachée à son père François de Lorraine, qu’elle a perdu à l’âge de dix ans. C’est une adolescente mal préparée à sa future mission de reine de France qui débarque à la cour. Le vieux roi Louis XV est un débauché qui ne vit que pour ses plaisirs sous l’emprise de la comtesse Du Barry, que Marie Antoinette détestera dès le premier jour. Il laisse sa maîtresse le gouverner et les ministres ne manquent pas de passer par la favorite pour obtenir ce qu’ils veulent. La courtiser est plus important que de courtiser le roi qui suit tous les désirs de sa maîtresse. Par ailleurs, il ne s’intéresse pas à son petit-fils le dauphin et ne s’occupe guère de son éducation. Le jeune Louis n’est pas le fils ainé, son frère est décédé et on lui a toujours répété qu’il n’était pas de l’étoffe d’un roi, ce qui le complexera définitivement et pèsera lourd dans sa mauvaise gestion des problèmes de la France.
Il a un an de plus que son épouse, mais mettra des années à consommer leur mariage. Il ne s’intéresse qu’à la chasse et aux travaux manuels, en particulier la serrurerie, son univers est à des années lumière de celui de Marie Antoinette. Le vieux roi l’apprécie beaucoup et lui laisse beaucoup de liberté, la jeune fille ne tarde pas à prendre de l’assurance et à en abuser. La cour est un lieu de dépravation et de complots divers et variés. Louis est amoureux de sa femme mais trop bloqué pour arriver à l’exprimer. La jeune fille fait les quatre cent coups avec ses jeunes beaux-frères et ne songe qu’à s’amuser et à se parer.
C’est ce jeune couple mal assorti et pas du tout préparé à sa mission qui monte sur le trône en 1774. Le pays est au bord de l’explosion, mais les nobles et la cour ne s’en rendent pas compte du tout. Marie Antoinette devient celle dont on se souvient, folle de mode, de parure et de divertissement. Sa mère essaie de la raisonner, affolée par tous les échos qu’elle reçoit de Versailles et de l’incompétence manifeste des deux jeunes gens, mais la reine ne veut rien entendre. Elle dépense des fortunes en tenues extravagantes, en fêtes et en jeu de hasard. Peu à peu elle creusera sa propre tombe.
Le livre s’attache surtout à nous parler de la reine et peu de son mari. Il ne développe pas assez le contexte et les causes réelles de la Révolution, car il y avait des problèmes bien plus graves que l’attitude de la reine qui a été un bouc-émissaire facile. La vie de Marie Antoinette et ses actions sont très détaillées et présentées de manière très vivante.
Je pense qu’on est plus en présence d’un roman historique que d’une biographie, car on n’a aucune date durant les quatre ans et demi de sa vie de dauphine, certains documents ne semblent pas historiques mais une création de l’auteure comme les très nombreux passages du journal de la reine. De même, elle ne décrit pas les évènements de la Révolution de manière neutre comme le ferait un historien, mais les qualifie de manière partiale pour accentuer son propos, notamment lors des exactions populaires, qualifiant leurs auteurs de « chiens enragés ». Il s’agit de faire revivre Marie Antoinette avec ses bons et ses mauvais côtés, sa générosités et surtout ses excès, ce qui est très réussi.
C’est un livre dense et très intéressant même s’il manque de perspective historique globale et d’un point de vue scientifique malgré la bibliographie. Je pense qu’il faut le voir comme le roman de Marie Antoinette et dans ce sens il est très réussi.
Bonjour Pat. J’aime bien le personnage de Marie-Antoinette. J’ignorais q »elle avait eu 15 frères et soeurs. Bonne journée
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